Pour celleux souhaitant se former à l’autodéfense psy dans le but de créer des groupes d’entraide, des réseaux entre amis, dans vos groupes etc. je voulais faire une liste de quelques ressources que je trouve centrales pour l’autodéfense psy, un peu le « par où commencer » (selon moi).
Il y a pas mal de ressources qui ont été produites et je pense que c’est nécessaire parce qu’il y a plein de situations, de vécus, possibilités etc. Je pense qu’il en manque même, on a encore du taf. Mais je comprends qu’une personne qui arrive devant nos collections de ressources puisse être perdu. Ce que je liste dessous permet de prévoir pour soi comme les autres, d’avoir quelques bons réflexes dans l’approche et des ressources qui servent par défaut. Comme vous le lirez, l’important c’est d’être flexible face aux personnes, de ne surtout pas vouloir imposer un modèle en particulier et de laisser la personne décider pour elle-même.
Les 5 ressources que je recommande
- Cartographolie – Se fabriquer des ressources pour se faire du bien quand on vit une crise ou un moment pas cool
- Aider ses amiE’X’s qui ont parfois envie de mourir à ne peut-être pas mourir
- Comment gérer une crise psychotique ? (la plupart des conseils marchent pour toutes les crises)
- Traverser une crise
- Erreurs courantes que nous faisons lorsque nous soutenons les autres et comment agir différemment
Défaut/point essentiel pas assez mis en avant dans ces ressources je trouve : sur le long terme, pour aider une personne, il faut se concentrer sur les conditions qui la mettent mal à la base, parfois au quotidien, et créent ou favorisent les crises. Les violences, la précarité, l’épuisement, l’isolement…
C’est des choses qui sont pas réglables forcément sur le moment de la crise (même si proposer un lieu où se replier, un éloignement d’une personne, pouvoir arrêter de travailler etc. le permet momentanément) mais qu’il ne faut surtout pas oublier après la crise. Tout n’est pas réglable (on peut toujours vivre des états altérés ou des moments de détresse des années après des violences par exemple) mais beaucoup est améliorable.
Aller plus loin
Ensuite, vous pouvez piocher dans des sujets plus précis selon vos besoins. J’essaie de tenir ce drive à jour avec tout un tas de ressources (à noter que toutes ne sont pas forcément antipsy mais je peux leur trouver un autre intérêt pratique) : lien du drive .
Des ressources ont été produites sur : comment se défendre face aux psy ou en HP (ou autre institution psy), des informations sur les médicaments et comment marchent les sevrages, comment soutenir unE personne ayant subi une agression sexuelle, comment gérer les voix, le soutien psy par rapport aux actions militantes, des guides de réduction des risques face à l’automutilation (je mets pas de lien unique pour ces derniers points, il y a plusieurs ressources dans ce sous-dossier)…
Pas besoin des diagnostics
Et je sais pas si vous avez remarqué mais pour ces ressources ne parlent pas de diagnostic, n’utilisent pas le vocabulaire du pathologique. Vous n’avez vraiment pas besoin d’apprendre la fiche DSM d’un diagnostic pour aider quelqu’un. C’est pas le sujet ici mais ça me semblait important de rappeler que ce n’est pas la formation dont vous avez besoin, quand beaucoup d’approches dépolitisées « vulgarisent » les diagnostics. Pour plus de développement sur le sujet des diagnostics, vous avez par exemple l’article Trop à l’aise avec nos diagnostics.
Pas juste se former
C’est un premier pas de se former sur l’antipsy et de lire les brochures.
En plus, vous pourriez aussi les diffuser : n’hésitez pas à les partager, les imprimer (même si c’est juste pour les mettre dans votre salon ou les WC), à organiser des sessions de lecture…
Les mettre en pratique aussi en planifiant dès que possible des moments dédiés : temps pour remplir une brochure à plusieurs, réfléchir à comment faire un réseau de soutien, mettre à l’ordre du jour de lister les moments où votre groupe pourrait avoir besoin de faire de l’autodéfense psy…
Et si ces ressources peuvent servir à toute personne en détresse émotionnelle/psy, j’espère qu’elles serviront aussi à celleux qui en ont le plus besoin et qui ont fait la plupart du taf pour les créer, les fols. Ca demande aussi de faire un travail sur le validisme et le sanisme dans vos groupes (des ressources ici), de réfléchir à l’accessibilité mais aussi plus largement à comment inclure et/ou aider les personnes dont toute l’énergie part dans leur survie, qui disparaissent pendant des mois etc.